Présentation de Guyla

Guyla est une artiste peintre qui est comme nous les aimons : en recherche, évolution perpétuelle, en quête d’un absolu tout en sachant que cette quête est … infinie. Au fil du temps, de ses envies, de ses remises en question, naissent des séries d’œuvres. Chacune étant créée selon un processus, un concept, une idée différente, parfois surprenante, mais chacune étant une exploration artistique dont le fruit nourrit son travail futur, sa peinture dans la globalité.

Pour autant, à regarder l’œuvre de Guyla, dans sa globalité, il s’en dégage un fil conducteur:  l’humain.  Et si certaines séries explorent ce sujet, sous diverses formes, Guyla revient toujours au portrait au sens académique du terme. Et en particulier à ces femmes masquées…

Qui se cache derrière et qu’est ce qui se cache derrière ces peintures, au sens propre comme au figuré ? Dans la réponse se trouve toute la particularité de Guyla, de ses œuvres, de son talent, et de ses propres doutes qui nourrissent sa peinture et l’engagent à cette exploration perpétuelle, tout en étant toujours dans une ambivalence émotionnelle dont elle repousse les limites des frontières. Mais j’y reviendrai plus loin…

Quelques mots sur son parcours avant cela.

Guyla fait partie de ces artistes contrariés. Le dessin, la peinture, l’ont toujours habitée aussi loin qu’elle se souvienne, et couvert ses cahiers d’école. Mais, si son cadre familial l’a nourrie d’art ( « presque chaque week-end nous allions voir une expo, visiter un musée… »), il l’a aussi conduite vers un « vrai métier », allant jusqu’à deux reprises lui interdire l’entrée à des écoles d’Art où elle avait pourtant été acceptée après sélection… L’Ecole des Beaux-Arts,  et la prestigieuse Saint Martins School of Art à Londres.

Par défaut, Guyla fait le choix professionnel de la publicité où elle mène une carrière réussie en tant que directrice artistique dans les plus grandes agences dont Saatchi. « Le dessin et la peinture ont toujours été omniprésents en parallèle de mon travail, mais l’intensité de ma carrière ne me laissait que trop peu de temps. Après 10 ans passés en agence de pub, épuisée, lassée mais surtout oppressée, une envie irrépressible de liberté a pris le dessus avec une envie profonde de me retrouver, et donc de retrouver mes pinceaux, et donc mon identité, mon âme d’artiste ». 

Guyla quitte alors la publicité et se consacre totalement à la peinture. Elle s’expose d’abord elle-même en salon et foire puis rentre en galeries et gagne la reconnaissance du métier jusqu’à être exposée dans un des lieux emblématiques de l’Art à Paris, lui offrant une ouverture sur une clientèle avertie et internationale : la Place des Vosges.  

Revenons-en à sa peinture, à ses œuvres. 

Elle travaille donc en séries, dont l’intention, la définition, la technique naissent d’inspirations réfléchies, d’une intention murie par l’artiste, souvent après une première étape purement expérimentale, comme lorsqu’elle décide d’explorer le collage en complément de sa peinture.  Une première œuvre naît, point de départ d’une histoire alors construite autour d’un même propos, « étiré » en une succession de toiles, jusqu’à l’épuisement de l’envie ou la naissance d’une autre. Et comme chaque œuvre nourrit la suivante, chacune des séries imprègne celle qui va suivre. Sans compter que Guyla, en parallèle, explore d’autres champs comme le paysage, l’abstrait, par exemple, sans jamais les montrer, comme autant d’exercices de styles, de recherches techniques, mais aussi de de challenges, toujours en vue de cette quête d’absolu en peinture. Même si cet absolu elle le sait inatteignable de son point de vue : « en peinture, en art, je ne comprends pas l’expression qui parle d’un artiste abouti. Car l’essence même de l’artiste est de toujours être en évolution, en recherche, en remise en question et finalement d’être dans le doute, et dans l’intention de repousser les limites ».

Ce qui me ramène à cette ambivalence émotionnelle dont elle repousse les limites des frontières dont je parlais plus haut, et à la question de savoir qui se cache et qu’est ce qui est caché derrière les œuvres de Guyla comme ces femmes qui reviennent dans sa peinture qui sont… masquées.

Son trait est ambivalent, entre netteté et flou, fondus. Ses couleurs, sa palette de couleurs sont ambivalentes entre classicisme et modernité, ni vives ni pastelles, à l’instar de la lumière ni éclatante ni obscure, mais plus proche de la lumière rasante d’une fin de journée. Les regards, lorsqu’ils sont présents, sont tout en nuances d’interprétation. Il en résulte cette ambivalence émotionnelle chez celui ou celle qui regarde les œuvres de Guyla, comme une ambivalence de « lecture » ou d’interprétation, mais toujours de ressenti. C’est là que réside l’identité, le talent, la force de Guyla.

Ses œuvres sont toujours à l’extrême mais juste à la limite, en équilibre entre une émotion et une autre, une interprétation et une autre, une histoire et une autre… Ces femmes masquées, sont intemporelles. Leur masque évoque l’époque de la Renaissance, mais leur coiffure ou leur style vestimentaire sont indéfinissable… Ce même masque, peut évoquer celui symbolisant le libertinage, mais le regard est à la limite de la sensualité féminine ou de la défiance, sinon du songe et de la douceur. Sans compter qu’il n’y a qu’un pas à faire pour trouver une ressemblance étrange entre ces femmes et l’artiste elle-même… Autoportrait ? L’artiste dit non, mais rie pour rajouter, « peut-être, je ne sais pas ». Chacun y verra ce qu’il aura envie d’y voir, d’y ressentir, mais avec toujours une part de doute et donc de … mystère.

Toujours sur le fil, cette limite, dont Guyla dote ses peintures, nous laissant libre à notre interprétation, à nos émotions, voire nos fantasmes dans le sens noble et large du terme. Oui, j’aurais envie de parler de séduction, délicate, faite de regard, plaçant le spectateur dans le doute de la conquête, ou du refus. Chacune des œuvres de Guyla sont dans ce jeu de séduction, élégant, doux, mais … émotionnellement intense pour celle ou celui qui le ressent. C’est ce qui fait aimer les œuvres de Guyla. Cette ambivalence, ce mystère, ce frisson dont résulte tout ce qui émane de ses œuvres, fruit de ce qui les compose.  Y compris la matière même, généreuse, qu’apprécie Guyla et dont elle dote ses œuvres.

Si elle dit ne pas savoir expliquer clairement pourquoi l’Humain est son sujet de prédilection, peut-être est-ce justement pour toute sa complexité, cette ambivalence, et ce jeu de séduction subtile qui est à l’origine du mystère, du doute… du frisson, et du lien. La clé est peut-être dans cette phrase, prononcée lors de l’un de nos échanges « L’humain est seul. Peindre, être peintre, c’est une solitude et je me sens seule… mais j’ai besoin du groupe ».

Et comme le mystère qu’évoque chacune de ses toiles, Guyla entretient celui de ce que sera sa prochaine série, de son évolution, de sa prochaine envie avant de les révéler. L’histoire nous indique juste que lorsqu’elle s’éloigne du portrait, elle y revient toujours, mais en allant toujours plus loin dans l’intensité de ce qu’ils évoquent, et génèrent en nous.

Regarder une œuvre de Guyla, découvrir son univers, c’est se laisser aller à nos émotions, c’est les laisser s’exprimer, c’est et se laisser séduire et se « prêter au jeu ». Il ne me reste plus qu’à laisser les œuvres de Guyla parler d’elles même. Et si le charme opère, je vous invite à la suivre, tant son travail ne cesse d’évoluer pour notre plus grand plaisir.