Focus sur la série "POP Zoom" de Stéphane GUBERT

08/09/2020

Artistes

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On me demande souvent quels sont mes critères quant à la sélection d’un artiste, pour qu’il entre, ou non, dans notre catalogue. Je réponds toujours en commençant par le plus important : la sincérité de l’artiste dans sa création. L’ensemble des artistes Art Traffik créent parce que ça leur est vital, c’est en eux… et leur quête est d’aller toujours plus loin dans la juste projection de leurs envies, vérités, de leurs émotions. Ils ne créent pas en se disant « ça va se vendre », « je vais faire du Beau », mais parce qu’ils ont besoin de créer. Et plus ils arrivent à imprégner leurs œuvres de leur propre âme, de leurs propres émotions, plus le Beau apparaît, car l’émotion est au rendez-vous, palpable, pour celui qui la regarde.

 

La technique n’étant pas une fin, mais un moyen, qui, par le travail, et encore le travail, leur permet de mettre la technique au service de leurs émotions pour justement qu’elles soient le plus fidèles possible.

En cela, Stéphane Gubert a toute sa place dans notre sélection, et plus encore avec sa nouvelle série de peintures, intilulée, « POP zoom ».

 

J’ai envie de dire : nouvelle étape de franchie pour Stéphane GUBERT qui poursuit la remise en question de ses œuvres, de son travail, pour aller plus loin, et continue à évoluer … Gagnant à chaque fois en maturité, en profondeur, en style…

 

Très belle surprise que de découvrir les dernières œuvres dans son atelier où il m’a invité pour me présenter cette nouvelle série. Et à l’écouter, presque nerveux mais surtout très impliqué, aucun doute : je sens qu’il y a mis beaucoup de cœur, de sincérité, et cela se ressent. Inutile de me convaincre par les mots, ses œuvres parlent d’elles même…

 

Et je comprends son insistance et son impatience pour que je vienne les voir. 

C’est « du Gubert » car on y retrouve sa palette de couleurs, son trait, et ses « codes », son style, son identité, ses inspirations des « grands » qui le nourrissent et le passionnent et auxquels il aime faire référence et surtout rendre hommage. Entre peinture, BD, illustration, graph, pop art, au style finalement inclassable dans les cases... Son ADN est là.

Nous lui connaissons plusieurs séries… Ses «Toutfou», sa période «super-héros», ses «grosses» et ses œuvres autour de l’univers du surf… Tout en gardant son identité, chacune de ses séries se distingue pourtant des autres par les sujets, bien entendu, mais aussi par un trait de caractère de style différent.

 

Et cette nouvelle série, « POP Zoom », est en quelque sorte la résultante, le concentré du meilleur de chacune de ses séries précédentes.

 

Pourquoi « POP zoom » ? Stéphane m’explique qu’il a souhaité « aller à l’essentiel du Pop Art, retourner à ses fondements, en zoomant, cadrant sur UNE image populaire, référence et symbole d’une idée, d’un sujet de société ». 

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ANDY Warhol

Pourquoi « POP zoom » ? Stéphane m’explique qu’il a souhaité « aller à l’essentiel du Pop Art, retourner à ses fondements, en zoomant, cadrant sur UNE image populaire, référence et symbole d’une idée, d’un sujet de société ». Telles les « Campbell’s Soup Can » d’Andy Warhol, pour en donner un des exemples les plus populaires du POP art.

 

Mais avant de parler « style », l’intention de Stéphane est d’aller sur le « sujet », le thème. Et celui de cette série est clairement l’Humain. L’humain et sa fragilité, ses fragilités, dans une société dont il subit les travers, l’actualité, les codes, les déviances, les conséquences. Chacune des œuvres aborde donc un thème, une de ces fragilités, ou déviances, choisis par l’artiste parmi tout ce dont l’actualité l’alimente, ou issues de sa propre expérience, comme autant de constats de fragilité qui le touchent, l’affectent.

 

De notre cadence frénétique aliénante (« Homme pressé, je suis un homme pressé »), à la violence faite aux femmes (« stop »), ou tout simplement notre sensibilité malmenée par notre environnement (« fragile quand tu nous tient », « l’innocence perdue » ou encore « douceur »). 

 

 

Le thème défini, Stéphane alors choisit une « icône » de notre enfance (reliée, connectée à notre innocence, et à notre sensibilité) issue de la BD ou du dessin animé. Icône aimée universellement pour ses qualités qu’elle illustre, symbolise. Icone qui devient alors victime de ces travers de notre société, du thème que souhaite aborder Stéphane Gubert. Quitte à ce que cette icône soit même un « super héros », comme Wonder Woman, par exemple, choisie pour illustrer la violence faite aux femmes. Et oui… même elle…

ROY LICHTENSTEIN

Hervé Télémaque

VALERIO ADAMI

JEAN DUBUFFET

Ce ne sont pas pour autant des œuvres de révolte, de colère, mais de sensibilité. Plus que de dénoncer, il souhaite autant nous toucher que ces sujets le touchent, l’ont ému.

 

« Je n’aime pas l’injustice et j’avais envie d’une prise de conscience menant à une bienveillance qui devrait être universelle ». Et à l’instar de sa propre pudeur, il dissimule cette sensibilité en brouillant les pistes pour offrir plusieurs degrés de lecture dont le premier est l’esthétique, son esthétique, qui se suffit à elle-même, mais dont les suivants sont le sens, le message.

 

« Le sujet ne doit pas être trop évident, aussi par ce que je n’ai pas forcément envie qu’on se prenne la tête et qu’on puisse aborder l’œuvre avec légèreté » m’explique-t-il pour rebondir sur sa phrase fétiche « faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux ». Car l’art doit être avant tout un plaisir même si l’une des vocations de l’art est aussi d’y trouver, d’y exprimer un sens, un message, donner du sens.

 

« J’essaye de trouver un juste équilibre » me dit-il, et je dois avouer que c’est très réussi quant à cette série.  Et cela, toujours selon l’inspiration de ses « maîtres » que sont Roy Lichtenstein, Hervé Télémaque, Valerio Adami ou encore Jean Dubuffet… Entre déstructuration, stries, ou encore déchirures.

Article publié par LJ Art Traffik