Présentation de Jérome Romain

Même s’il s’en cache, Jérôme Romain est un technicien hors-pair de la peinture, à la frontière de l’hyperréalisme qu’il maîtrise, mais qu’il n’exploite que « par touches » choisies. Sa peinture dérange, interpelle à plusieurs titres… Par les sujets, et par son art de les traiter…

Les sujets d’abord… Scènes de vies du quotidien au premier abord « normales », ou de soirées où notre identité diurne peut basculer en une toute autre nocturne, ou encore d'objets anodins de notre vie de tous les jours. Créant une ambiguïté et c’est de cette ambiguïté qu’il joue et qu’il met en peinture… Même ambiguïté qu’il veut sortie de la réalité, non imaginaire, non composée, puisque chacune de ses œuvres est issue d’une photo qu’il a pris lui-même. Pas de mise en scène mais l’image de la réalité, quitte à être dérangeant…

L’art de traiter cette ambiguïté ensuite, car cette même ambiguïté se retrouve dans sa technique… son esthétique, également perturbante… Chacune de ses œuvres est à la frontière de l’hyperréalisme, sans y être totalement, mais, Jérôme y traite toujours pourtant un détail, une zone, en hyperréalisme. Fondu dans l’œuvre, une main, un regard, un élément vestimentaire, ou encore un objet vont eux être proches d’un rendu photographique. Vous n’y aurez pas pris garde au premier regard, mais Jérôme Romain joue également des proportions dans chacune de ses œuvres… Un visage anormalement grand en proportions, un objet, une main également hors normes par rapport à la réalité, juste ce qu’il faut. Attirant l’attention inconsciemment car discrètement, juste ce qu’il faut, sans déséquilibrer l’œuvre…

Il en résulte ces scènes, parfois déjantées ou issues des excès de la nuit, qui sont traduites en peinture par Jérôme toujours au cadre ajusté, aux tons, couleurs et lumières leur donnant une réalité de l'instant, mais toujours imprégnée d'un certain mystère. Il nous livre son regard spectateur, en autant d'œuvres que de vues de ce qu'il souhaite nous montrer de notre réalité contemporaine et de nos propres ambigüités. Il évoque sa peinture : "Pour que toute modernité soit digne de devenir antiquité, il faut en extraire la beauté mystérieuse que la vie humaine y met involontairement".

Récemment entré en sélection Master Art Traffik car ses dernières œuvres montrent une amélioration constante de sa technique, une justesse toujours plus aiguisée de sa vue du quotidien qu'il nous livre... En pleine phase ascendante !