Philippe HANIEZ
Nationalité :
Française
Âge :
69 ans
Résidence :
France
Philippe HANIEZ
Mixte, Sculpture
Œuvres de l'artiste
470 € à 1 900 €
Followers Art Traffikers
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Chaque œuvre est une histoire, a son histoire. Du moment où l’idée, l’intention m’est venue, jusqu’au dernier point de fixation de la matière sur la trame. En passant par l’histoire du matériau lui-même, ne travaillant qu’avec des matières de récupération.

Philippe HANIEZ

Présentation de Philippe HANIEZ

Une abstraction et une esthétique résultant d’ombre et lumière, entre rigidité et fluidité, issus de la matière. Voici comment nous pourrions résumer le fruit de la création de Philippe Haniez. Gros coup de cœur de toute l’équipe Art Traffik quant à cet artiste encore, pour le moment, confidentiel, et à la technique des plus originale…

 

Le parcours de Philippe ? Des études d’architecture qui lui permettent de développer son goût artistique pour le dessin, la perspective, et les techniques. Mais aussi et surtout une approche et une familiarisation avec le processus créatif: appréhender les contraintes que l’on se donne pour stimuler son imagination, dans une recherche de solutions, en vue d’une création originale. Puis, un 3ème cycle en science et économie qui l’amène à s’orienter finalement vers la banque et la finance dont il fera sa profession… Très éloignées du domaine de l’Art. Trop, manifestement, puisqu’au bout de 7 ans passés concentré sur sa vie professionnelle, Philippe Haniez ressent l’envie, pour ne pas dire le besoin de créer… « Il devait me manquer quelque chose, indéniablement. De mes études d’architecture, j’ai gardé le goût de dessiner, de créer, que j’exerçais très occasionnellement pour des amis qui me demandaient des conseils sur leur projet de maison ou de décoration, mais cela était vraiment insuffisant ».

Ce manque qui l’a amené à créer. Ça, il sait l’expliquer… Le cheminement, le « pourquoi », comme le « comment » qui l’ont amené à cette technique… Beaucoup moins… ll se souvient, et me raconte : « D’une part, sans trop savoir pourquoi, j’ai toujours eu la manie de conserver les choses, des choses. Je n’aime pas jeter. Je remplissais des bocaux de vieux papiers comme des emballages de bonbons, de gâteaux secs ou de paquets de cigarettes. Je gardais mes anciennes cravates, me refusais de jeter de vieux draps, nappes ou encore foulards. De l’autre, j’ai acheté un rouleau de grillage parce qu’il me fallait bien un cadre comme terrain de jeu. Un grillage fait de tout petits carrés. La figure du carré a toujours eu de l’importance pour moi, elle me rappelle mes années d’architecture. Parce que c’est à la fois, un support extraordinaire qui peut contenir le cercle, le triangle ; mais aussi une contrainte tels les murs d’une cellule dont on veut s’extraire. J’ai alors commencé à assembler, coudre, agrafer, sur ce support grillagé, ce que je conservais chez moi. J’y ai trouvé un réel plaisir. Je n’ai plus jamais arrêté ».

Philippe Haniez crée ainsi, sans, le savoir, ses premières œuvres. Son plaisir est de créer, d’explorer de nouvelles matières, et, pour chacune, leurs possibilités, selon leur résistance, élasticité, rigidité ou souplesse… Toujours selon le même principe d’assemblage méticuleux sur ce support. Il met chez lui les pièces qu’il préfère.

 

La suite, vous l’imaginez… Ses proches lui proposent d’acheter ses œuvres et certains l’invitent à montrer son travail, l’introduisent auprès de galeries et d’amateurs d’art… Il expose alors occasionnellement, sur plusieurs années. Plus au fil des opportunités qui lui sont offertes, que par volonté ou quête de reconnaissance.

 

Jusqu’à ce que, parmi ses amis, des clients d’Art Traffik lui parlent de nous. Et c’est ainsi que Philippe Haniez a franchi la porte de notre galerie avec quelques-unes de ses œuvres. Un mois plus tard, je le revoyais chez lui pour en voir plus.

 

Aucun doute, il méritait sa place chez Art Traffik et il fallait montrer son travail plus largement, à sa juste valeur.

Ses œuvres ? J’aurais envie de vous dire qu’il faut oublier ce dont elles sont faites et comment elles sont faites pour les apprécier et en goûter tout ce qu’elles nous offrent d’esthétique, et d’abstraction. « Même si chacune d’entre elles est le fruit d’une intention précise, même si moi j’y vois quelque chose, j’aime que les gens s’y évadent et y voient autre chose ». Car il faut savoir que l’intention créative d’une œuvre chez Philippe Haniez nait d’une envie, dont il a même déjà le titre. Il visualise son œuvre avant de la créer matériellement.

 

Et c’est ce qui lui procure beaucoup de plaisir: le challenge technique de réussir à créer ce qu’il a imaginé. Parfois c’est un tissu, un voile, un papier, une peau, c’est le matériau qui va engendrer l’image puis susciter l’envie de la mettre en oeuvre. Parfois c’est l’inverse : l’image est là et il faut se mettre en quête du matériau le plus adapté pour la réaliser.

 

Lors de la création elle-même, il y a assez peu de place à l’improvisation. Philippe Haniez veut parvenir à matérialiser ce qu’il a dans l’esprit en pliant, froissant, réhaussant parfois avec encre et peinture. Non sans difficulté car il faut composer avec les tensions entre le matériau (dont chacun réagit différemment et pas toujours comme il le souhaite) et les nombreux points de fixation sur la trame grillagée.

Philippe HANIEZ

Mais force est de constater que l’artiste a acquis une maîtrise de sa technique au fil du temps, de ses expériences, essais, envie. Il apprend de ce qu’il aime décrire comme sa « curiosité » d’une part qui l’amène à expérimenter, et la « contrainte » de l’autre qui l’oblige à trouver des solutions. « Comme en architecture, où l’on doit créer, imaginer une structure, une forme en fonction de contraintes techniques (le terrain, les matériaux, le vent, l’environnement d’une manière générale), j’aime ce long processus de réflexion et d’élaboration qui mène à la création matérielle d’une œuvre originale. Je pars d’une base rectiligne, carrée, géométrique, pour y insuffler fluidité, mouvement, ondulation. Comme l’eau d’une rivière coule rencontrant sur son chemin rochers et obstacles, se déformant pour épouser son milieu, mes points d’accroche créent un mouvement, génèrent une ondulation sur la matière que je palpe. »

Le peintre choisi ses couleurs pour en faire surgir ombre et lumière ? Philippe Haniez, lui, choisit sa matière, la presse, la plisse, l’agrafe. « J’ai toujours été subjugué par les drapés de la peinture classique ».

Naissent ainsi des œuvres uniques, et singulières, fruits d’un travail méticuleux et d’une relation entre Philippe et la matière. « Je dois avouer avoir beaucoup de mal à m’en séparer. J’ai une histoire et une relation directe avec chacune d’elles. Aucune n’a été facile et ce n’est qu’une fois terminée que je peux en apprécier (ou non) le résultat. Si elle correspond à l’idée initiale. L’esthétique de mes œuvres n’est pas une fin en soi, car ce qui m’anime le plus c’est le processus de création ». Philippe me fait d’ailleurs l’aveux de détester parler de ses œuvres en soi. Ce sur quoi il est intarissable c’est son goût pour les matières, les problèmes techniques associés, son envie et surtout son plaisir de créer.

 Il a soif d’expériences nouvelles, et rêve de formats de plus en plus grands malgré la difficulté physique pour les produire. « Je ne donne pas de signification particulière à mon travail, sinon le plaisir émotionnel qu’offre l’abstraction que les grandes œuvres me permettront de sublimer, d’aller plus loin encore ».

 

J’en reviens donc à mon affirmation première : oubliez ce dont sont faites les œuvres de Philippe Haniez, oubliez-en la technique, comme il faut oublier le « truc » du tour de magie, pour profiter pleinement du voyage et de l’émotion qu’elles nous offrent.  Laissez-les parler pour en écouter l’histoire qu’elles vous évoquent, peut-être les souvenirs, ou tout simplement goûter leur esthétique.